Les visages des 'criminels'

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Se battre pour plus de justice sociale, est-ce un crime ? Apparemment en Colombie, au Guatémala et aux Philippines oui. Les nombreuses arrestations d'activistes et de syndicalistes dans ces pays montrent cela. On vous présente les 'criminels' via des exemples concrets.

Les organisations membres de la plate-forme Stop the Killings demandent la protection de ceux qui luttent pour plus de justice, et pas la persécution et l'intimidation. On demande à nos autorités en Belgique qu'ils exercent une pression pour que ces individus obtiennent au minimum un procès équitable.

Ericson Acosta
Ericson Acosta est un poète, journaliste et activiste philippin. Il a été arrêté le 13 février 2011 alors qu'il menait une enquête sur la situation des droits de l'homme à Samar, une région reculée des Philippines. Les militaires trouvaient suspect que quelqu'un qui ne parle pas la langue locale et qui possède un ordinateur portable se ballade dans leur région.

Il a donc été arrêté, interrogé pendant quelques jours et finalement emprisonné dans une prison provinciale. Pour une raison souvent invoquée: il était en possession d'explosifs selon les militaires. Son affaire n'a pas encore été portée devant les tribunaux, malgré une loi ayant pour but d'accélérer la procédure (Speedy Trial Act - RA 8493) qui dit que tous les accusés doivent être traduits devant un tribunal dans les 180 jours. Ericson est en prison depuis plus que 500 jours sans avoir jamais vu un avocat.

Amnesty International a fait une déclaration par rapport à l'affaire, et de même PEN International. intal a aussi mené plusieurs activités de solidarité.

L’arrestation de Jacinto Boj Equite
Jacinto Boj Equite est le secrétaire général de SITRAMARN, le syndicat interne au Ministère de l'environnement et des ressources naturelles. Il a été arrêté le 30 juin pour le vol présumé de 4 bouteilles d’eau minérale.

Boj Equite est depuis des années sur les barricades pour revendiquer plus de sécurité d’emploi et de liberté d'association au sein du Ministère. Précédemment déjà tous les travailleurs affiliés au syndicat avaient été déplacés dans d’autres départements dispersés sur tout le territoire du pays. Pour certains, cela signifiait qu’un emploi n’était disponible qu’à 200 km de leur domicile et que, dès lors, indirectement ils se trouvaient licenciés.Avec l’arrestation de Boj Equite, le Ministère veut asséner le coup de grâce au travail syndical.

Entre-temps, le dossier a été pris en charge, parmi d’autres, par la Confédération syndicale internationale (CSI). Dans une lettre au Président Perez Molina, Sharan Burrow appelle à cesser toute attaque contre les syndicats guatémaltèques.

Stop the Killings demande la fin de la criminalisation des acteurs sociaux dans le Sud. Soutenez Jacinto Boj Equite et tous les acteurs sociaux et venez à l'action le 10 décembre. Rendez-vous à 18h30 à la Gare Centrale de Bruxelles.