Après bientôt deux ans d'emprisonnement politique, le poète philippin et militant des droits de l'homme Ericson Acosta pourra à nouveau composer des poèmes et des chansons en dehors des murs de la prison. La campagne internationale pour demander sa libération a porté ses fruits. Il nous remercie pour tout le soutien! Acosta était un des cas principal de l'action "Stop the Killings en 2012".
Acosta avait été arrêté à San Jorge, à Samar le 13 février 2011 car il était soupçonné d'être membre de la New People's Army, simplement parce qu'il avait un laptop en sa possession. Il a été faussement inculpé d'être en possession illégale d'explosifs. Pendant tout ce temps, il n'a pas eu droit à un procès. Le 17 janvier dernier, le tribunal a ordonné de le libérer temporairement pour des raisons médicales.
A la question de savoir ce qu'il allait faire après sa libération, Acosta a répondu: "Je veux remercier tous ceux qui ont fait campagne pour moi, ma famille, mes avocats, mes amis, mes anciens camarades de classe, mes collègues-artistes et les défenseurs des droits de l'homme. Sans leur soutien indéfectible, mon cas n'aurait jamais été pris au sérieux. Mais il reste un besoin urgent de continuer à lutter pour la libération de tous les prisonniers politiques."
L'organisation philippine de défense des droits de l'homme KARAPATAN a rapporté que sous l'actuel gouvernement, il y a 400 prisonniers politiques. Le gouvernement nie cela et affirme qu'il n'y a pas de prisonniers politiques aux Philippines.
Acosta: "Les arrestations arbitraires et la torture sont le lot quotidien des prisonniers politiques qui restent en prison. Ils deviennent de facto des "criminels" et des "terroristes", privés d'un procès équitable, laissés à la merci de l'armée. Cette injustice doit stopper."
La demande d'Acosta pour la révision de son affaire cite les irrégularités et les violations des droits de l'homme qui ont eu lieu pendant son arrestation et pendant son emprisonnement, il a entre autres été arrêté sans mandat d'arrêt sans avoir commis aucun crime ni rien fait d'illégal, il n'a pas été informé des raisons de son arrestation, il a été privé de conseil juridique, il ne pouvait avoir aucun contact avec sa famille ou son avocat, il a été soumis à des interrogatoires allant jusqu'à 44h, il a été torturé physiquement et psychologiquement pendant ces interrogatoires, on l'a empêché de dormir, il a été menacé et forcé d'admettre qu'il était membre de la NPA.
Le groupe de solidarité "Free Ericson Acosta Campaign" est très heureux du verdict qui a été rendu après une campagne de presque deux ans. La campagne a pu compter localement et internationalement sur le soutien de nombreux artistes et d'organisations de défense des droits de l'homme.
Acosta: "En prison, j'avais envie de voir la mer et le ciel, mais la liberté ne peut s'obtenir par le désir, seulement par la lutte."
Source: www.intal.be