Lettre de Huber Ballesteros de la prison La Picota en Colombie

Le 25 août, Huber Ballesteros a été arrêté à Bogota, en Colombie. Ballesteros est le vice-président de FENSUAGRO, une fédération des syndicats et d'organisations des paysans dans le pays, et partenaire de fos. En tant que porte-parole de la 'table nationale pour le dialogue et l'entente', il avait le mandat de négocier dans le cadre de la grève nationale qui a eu lieu en août en Colombie. C'est clair que son arrestation est lié a ceci.

Stop the Killings condamne cette arrestation et a écrit une lettre aux authorités colombiennes pour sa libération.

Nous faisons un appel à tout le monde de signer cette pétition internationale pour sa libération immédiate. Il a écrit une lettre ouverte depuis la prison La Picota, où il se trouve maintenant.

LETTRE OUVERTE DE HUBER BALLESTEROS

Bogotá Colombie, 15 septembre 2013.

Prison nationale La Picota, Cour 11

Compagnons.

Salutation fraternelle :

Il serait difficile de répondre à toutes les expressions de solidarité que j'ai reçues dans ces jours tellement durs pour moi, pour ma famille et les organisations sociales et politiques auxquelles j'appartiens.

Avec un peu de temps et quand je diposerai de papier, je répondrai aux lettres, aux notes et à toutes les expressions d'affection et solidarité que j'ai reçue. Je dois admettre, que toutes m'ont affecté jusqu'aux larmes ; dehors l'affairement, les responsabilités, que nous assumons tous pour mener à bien les tâches, nous font oublier ou négliger notre partie humaine, l'affection, la camaraderie ou au moins, cela m'arrive à moi ; mais quand les difficultés se montrent et qu'on sent comme dans mon cas, toute l'affection et la tendresse que beaucoup ont pour moi, on arrive nécessairement à la conclusion, que les années de sacrifice ont value la peine.

Aujourd'hui, malgré les circonstances, je ne me sens pas vaincu, ni relevé de mes responsabilités comme acteur social et politique du mouvement populaire en Colombie, en Amérique et le monde ; tout le contraire, j'ai aujourd'hui une responsabilité qui s'ajoute à celles que j'ai eu et maintenant c'est celle de combattre pour les prisonniers politiques et tous les emprisonnés de ce pays, étant un d'eux.

Depuis ici, ma nouvelle tranchée de lutte, je travaillerai jour et nuit, pour les paysans, les indigènes, les négritudes, les travailleurs de tous les secteurs populaires, malgré les conditions dans lesquelles je me trouve, situation à laquelle je suis arrivé, non par corrompu, non par traître à ma classe et à mon peuple, mais tout le contraire, pour agir conformément à mes principes et à mes convictions.

D'ici je continuerai à travailler et un certain jour je sortirai pour me joindre à nouveau à la protestation, au chômage, à la grève, à la mobilisation sociale ; outil puissant avec lequel on forge les changements d'une société. Je suis convaincu de cela, la lutte sociale et politique dans toutes ses manifestations, parviendra plus tôt que tard à mettre fin à la nuit horrible et illuminera, pour les dépossédés, pour les déracinés, pour les prisonniers, la lumière de la justice, de l'égalité et de la paix ; nous serons une nation souveraine, démocratique et avec justice sociale. Les apatrides qui nous ont gouvernés ne passeront pas ; l'unité des démocrates et des patriotes, car nous sommes la majorité, mettra fin au règne de la trahison, de l'inégalité et de l'injustice.

Le moment politique, nous exige grandeur, décollementt, pour atteindre l'unité. Nous avons fait des pas très importants dans cette direction, le chômage agricole et populaire, la récente réunion agricole et populaire qui a convoqué au grand Sommet au mois d'octobre, ainsi l'indique, nous sommes sur le bon chemin, nous devons continuer sur celui-ci.

Je remercie à toutes et à tous, aux organisations paysannes, indigènes, de négritudes, à la CUT, aux organisations internationales, aux amis et aux amies, à ceux qui d'une façon ou d'une autre, face à ont montré leur indignation face à ma détention et ont exprimé leur solidarité, recevez une grande embrassade et je suis comme un de plus avec vous, luttant pour un meilleur pays, pour un pays pour les pauvres.

Bien à vous,

HUBER DE JESUS BALLESTEROS
Prisonnier politique

Source: fos, traduit par Luis