3 morts lors d'une attaque de la police Philippine sur une manifestation d'agriculteurs

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Stop The Killings Belgium a appris avec horreur que ce vendredi 1er avril 2016, un groupe d'agriculteurs qui manifestaient a été victime de tirs de la police Philippine (PNP) à Kidapawan, Mindanao. Au moins trois personnes ont été tuées et 38 sont blessées.

6000 agriculteurs locaux se sont rassemblés le mercredi 30 mars à Kipadawan, la capitale de la province de Cotabato, pour manifester pour l'obtention de fonds d'urgence. La sécheresse, qui persiste depuis janvier est la conséquence d'El Nino. Elle renforce à cause du changement climatique, et conduit à une série de récoltes ratées. La situation d'urgence a donc été déclarée par le gouvernement, par laquelle les agriculteurs devraient en principe avoir droit à des compensations financières ainsi qu'à de l'aide d'urgence, comme le riz. Les autorités locales ont cependant refusé de mettre cette aide à disposition de la population. Alors qu'une délégation d'agriculteurs a négocié pendant trois jours avec le gouverneur de la province, les manifestants ont érigé un campement et des barricades dans le quartier.

Ce matin, vendredi premier avril, la police a exigé que les manifestants partent.  Alors qu'aucune suite n'a été donnée à cet appel, la police a ouvert le feu sur les manifestants avec des fusils d'assaut M16, vers 11 heures. Trois personnes ont été atteintes mortellement, alors qu'au moins 38 autres ont été blessées. 87 ont disparu et ont probablement été arrêtées. Les manifestants se sont alors enfuis vers l'United Methodist Church, qui fut alors assiégée par la police et l'armée philippine. 

L'évacuation sanglante de la barricade a eu lieu à peine quelques heures avant un rassemblement électoral du candidat à la présidence Mar Roxas, qui devrait se dérouler à Kidapawan. Roxas a été ministre des affaires intérieures, avec contrôle direct sur la police.

Nous condamnons cet acte de violence policière. C'est le énième incident ces récents mois où l'autorité ou des groupes paramilitaires commettent des violations des droits de l'homme à l'encontre du peuple de Mindanao.