Le 24 Février un incendie criminel a été déclenché dans un camp de réfugié Lumad dans la ville de Davao. Cinq personnes ont été grièvement blessées et les affaires personnelles de vingt-et-une autres personnes ont été détruites par les flammes. Le réseau Stop The Killings condamne ce crime et exige qu’une enquête indépendante soit menée pour déterminer qui sont les coupables.
Pendant la nuit du 24 Février, aux alentours de 2h30 du matin, trois inconnus à bord d’une mobylette ont mis feu au camp. Les individus ont versé de l’essence sur la toiture du logement temporaire et ont ensuite jeté un flambeau sur le liquide. Le dortoir du bâtiment appartenant à l’église situé à côté du camp a également pris feu à cause de l’essence. Par conséquent, la propriété de l’église ainsi que les affaires personnelles des locataires ont été réduits à néant.
Contexte:
Les 700 Lumads présents dans le centre d’évacuation Haran appartenant au « United Church of Christ » y résident depuis Février 2015. Le peuple s’est enfui de ses terres natales, Talaingod et Kapalong, dans la région du Davao del Norte après que l’armée philippine et le groupe paramilitaire « Alamara » se sont emparés de leurs villages. Dans ces villages, la population était recrutée de force par les groupes paramilitaires.
Les Lumads?
Les Lumads sont la tribu indigène du Mindanao, une île se trouvant au sud des Philippines. La région du Mindanao est extrêmement riche en denrées tels que le cacao, le café, le caoutchouc, l’ananas, les bananes,…L’île abrite également les plus grandes réserves de minéraux du pays (cuivre, or, aluminium, fer) et « accueille » donc certaines des plus grosses multinationales du monde. Les exploitations minières ont un gigantesque impact sur l’environnement et sont une menace à la provision de nourriture et d’eau dans les zones indigènes. La population est entrain de s’organiser pour protéger ses terres ancestrales mais elle rencontre une répression considérable.
Les intimidations et les menaces proférées à l’encontre du peuple Lumad, qui a reçu le prix des droits de l’homme STK en Décembre 2015, persistent toujours. Renvoyer les réfugiés vers leurs régions, qui sont maintenant une zone de guerre, montrerait à quel point le gouvernement a une compréhension limitée de la situation. Le gouvernement a une part de responsabilité dans cette situation au travers de l’écrasante militarisation des terres ancestrales du peuple Lumad.
Nous condamnons cette attaque incendiaire et exigeons une enquête indépendante afin de déterminer les responsabilités dans ce crime.
Pour plus d’informations :
Site web de Karapatan.
Article sur Davao Today.
Traduction : Sophia El Moutaouakil