Juana Ramirez Santiago (54 ans), une Maya Ixil activiste des droits humains, a été abattue le 21 septembre 2018 près de la ville de Nebaj dans le département de Quiche au Guatemala. Avec ce meurtre, le compteur des assassinats de défenseurs des droits humains au Guatemala atteint cette année le chiffre de 21.
Ramirez travaillait comme sage-femme au sein de sa communauté. Elle était par ailleurs également fondatrice du Réseau des Femmes Ixil, une organisation de défense les droits des femmes dans les régions rurales du Guatemala. Elle était également membre du Comité du Développement paysan (CODECA), une organisation qui défend les populations pauvres dans les campagnes. CODECA milite entre autres pour les salaires des paysans, la réforme agraire et la nationalisation de l'énergie. Un rapport récent des Nations Unies montre une augmentation du nombre d'attaques et de condamnations à l'encontre d'activistes des droits humains. Le meurtre de Ramirez a suivi de près celui de Juana Raymundo, une infirmière Ixil de 25 ans assassinée le 28 juillet 2018. Elle était elle aussi membre du CODECA. Son corps, retrouvé également près de Nebaj, portait des marques de torture.
Malgré sa position, Ramirez a fait l'objet de menaces répétées. Dès 2004, les activistes du Réseau des Femmes Ixil ont eu affaire à des intimidations, et aujourd'hui, on atteint un sommet à cet égard. Cette année, trois membres de l'organisation féministe ont été agressées physiquement. Ramirez était en route pour le lieu de travail de son mari mais elle n'y est jamais arrivée. Elle a été atteinte de quatre balles et est décédée avant l'arrivée des secours.
De quelle manière Ramirez Santiago travaille-t-elle à la défense des droits humains ?
Ramirez était la fondatrice du Réseau des Femmes Ixil et membre du Comité de Développement Paysan (CODECA). Le Réseau des Femmes Ixil s'engage pour la protection des droits des femmes. CODECA s'engage pour la protection sociale de la population rurale.
De quel prix paie-t-elle son combat ?
Elle a été assassinée dans son village.
Quels sont les derniers événements à signaler ?
Les membres du Réseau des Femmes Ixil sont mis sous pression depuis des années. Elles sont l'objet de menaces et de violences physiques.. Les membres du CODECA sont également sous pression. Les meutres de Ramirez et Raymundo font partie d'un problème bien plus grave. S'engager pour les droits humains au Gautemala n'est pas sans risque. Cette année, plus de vingt activistes ont déjà été tués. Beaucoup d'entre eux luttaient pour la protection de leurs terres contre l'expropriation et contre l’exploitation des sols par des entreprises nationales et internationales.
